Édito du dimanche 28 avril

Nous sommes déjà au cinquième dimanche de Pâques et j’espère que la joie pascale a pu rejoindre chacun et chacune d’entre vous. Cette joie est bien réelle, même au milieu d’un monde fracturé, parfois enténébré et travaillé de pulsion contradictoires et parfois mortifères. Elle provient du Christ lui-même qui s’adresse à ces disciples en les réconfortant : « la paix soit avec vous ! », avant de faire constater qu’il est bien vivant.

Cette joie pascale découle de la rencontre et de la présence du Ressuscité dans nos vies. Elle est la grâce spécifique du temps de Pâques : la résurrection est bien plus qu’une bonne nouvelle, une information parmi d’autres sur notre foi ; elle est une nouvelle qui nous « forme de l’intérieur », nous « in-forme », au sens où elle est appelée à communiquer une forme nouvelle à nos vies, à les rendre rayonnantes de la force salvifique de la résurrection de Jésus.

Vivre le temps pascal est tout à la fois enraciner en nous cette puissance mystérieuse de renouvellement, tout à la fois sanctifiante et créatrice d’amour. Le croyant comprend que ce n’est pas tant nous-mêmes qui construisons notre vie spirituelle, que Jésus qui implante en nos cœurs le fruit de sa victoire sur le péché et toute forme de mal. Pour cela, il suffit de « demeurer en Lui comme Lui demeure en nous » (Jn, XV, 4).

Demeurer en Lui est accepter d’être des sarments greffés sur le cep, afin d’être irrigués de sève divine qu’est la grâce jaillit du mystère pascal. Ce serait une illusion de penser que nous pouvons porter des fruits tout seuls, avec nos propres forces. En effet, si le sarment se sépare de la vigne, il perd sa vitalité, il se dessèche et finit par mourir. Vivre le temps pascal est ainsi une invitation à vérifier la qualité de notre lien au Christ. Si nous ne sommes pas reliés à Lui dans un contact qui peu à peu dilate notre cœur, notre foi court le risque de s’anémier. « Tout sarment qui est ne moi et qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève » (Jn XV, 2a).

Mais l’évangile du jour indique tout de suite après comment retrouver tonus et vitalité : « tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage » (Jn XV, 2b). Quelle belle perspective de renouveau personnel et communautaire ! Dès que nous commençons à porter un peu de fruit, au moins par désir, immédiatement nous sommes spirituellement régénérés. Acceptons donc cette taille de printemps. Soignons notre relation au Christ resuscité et à l’Eglise, qui inséparablement portent le flambeau de l’Evangile dans le monde : « ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples » (Jn XV, 8).

Chan. Éric Besson, doyen du Chapitre primatial

 

Liubomyr PETSIUKH

Responsable communication

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