Éditorial du Vendredi 22 Mars 2024

Pourquoi agiter des rameaux au-dessus de nos têtes comme des enfants ? Simple évocation d’un événement passé ? Vieille tradition liturgique aujourd’hui désuète qui ouvre la Semaine Sainte ? Ce geste a-t-il encore du sens pour nous en 2024 ?

Il y a près de 2000 ans, à l’entrée de Jérusalem, des hommes et des femmes ont fait ce geste de brandir des rameaux d’olivier pour accueillir le Christ. Ils n’étaient pas moins adultes que nous, pas moins pris par les soucis du quotidien et, sans doute, plus effrayés que nous par l’actualité politique tant la puissance de l’occupant romain était pesante. Et pourtant, ils ont tout quitté pour aller à la rencontre de cet homme assis sur un ânon. Dans leur joie, ils ont entonné un chant de louange :  “Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur” (Mc 11, 9). Ce chant exprime leur espérance, ils saluent « Celui qui vient de la part du Seigneur », c’est-à-dire le Messie, Celui par qui vient le salut. Ils acclament un roi mais pas n’importe quel roi : « Béni soit le Royaume qui vient, de notre père David » (Mc 11,10). Ils professent que Jésus est le véritable roi, celui qui apporte la paix véritable.

Aujourd’hui, faisons nôtre cette joie et cette espérance. Chantons et élevons bien haut nos rameaux pour acclamer avec foi le Christ-roi, venu apporter la véritable paix : paix avec Dieu, paix avec nos frères et sœurs, paix avec nous-mêmes.  La paix est « tranquillité de l’ordre » dit saint Augustin. Le péché met le désordre en nous : notre vie n’est plus ordonnée à Dieu ou difficilement, un déséquilibre intérieur s’installe en nous de sorte que le sensible prime sur le spirituel. Assis sur un ânon, Jésus monte humblement à Jérusalem ; humblement, il s’abaisse pour laver les pieds des apôtres et ce geste annonce un autre abaissement : il s’abaisse jusqu’à mourir sur la Croix pour apporter la paix véritable en réconciliant l’homme avec Dieu et l’homme avec lui-même. Les rameaux signifiaient l’accueil du Christ sur le chemin de Jérusalem, sur le chemin du salut. De même, aujourd’hui nos rameaux signifient l’accueil que nous faisons au Christ venu sur le chemin de notre propre cœur : qu’il puisse y demeurer, qu’il puisse y faire régner la victoire de la Croix sur notre péché. Elevons nos rameaux, cela veut dire : faisons de la place au Christ dans nos cœurs, dans nos vies, dans nos familles, qu’il soit la lumière de nos vies, la source de notre paix intérieure, condition de toute paix véritable.

Fr François-Frédéric

Liubomyr PETSIUKH

Responsable communication

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